Dossier Maurice Rollinat

 

MAURICE ROLLINAT DANS LA PRESSE

Portrait de Maurice Rollinat par Catherine Réault-Crosnier.

 

Les Annales politiques et littéraires

N° 685 du 9 août 1896

Pages 91 et 92 (onzième et douzième du numéro).

(Voir le texte d’origine sur Gallica.)

 

 

(page 91)

LIVRES ET REVUES

M. MAURICE ROLLINAT

Sa destinée est singulière et un peu mélancolique. Il y a quelques vingt ans, il habitait le quartier Latin et il y jouissait d’une grande renommée. On le voyait, le soir, dans les cénacles et les brasseries où il payait vaillamment de sa personne. Il s’asseyait au piano et chantait, en s’accompagnant lui-même, d’étranges poèmes. C’étaient des récits macabres, des légendes dans la note fantastique qui faisaient passer un frisson sur l’auditoire. Il faut dire que l’auteur les interprétait merveilleusement. Il avait une voix sonore, des yeux noirs pleins de feu, une mimique expressive et, par dessus tout, une chaleur d’âme, un emportement qui donnaient à ses vers un relief inoubliable... On ne se lassait pas d’écouter cet artiste personnel. Il eut la bonne fortune d’exécuter ses compositions devant Albert Wolff qui était un des chroniqueurs influents du Figaro. Quelques jours plus tard, ce journal publiait en première page un article enthousiaste. Albert Wolff révélait au monde l’existence de Maurice Rollinat et célébrait son génie en termes dithyrambiques, et le mettait à côté, sinon au-dessus des plus illustres poètes de l’humanité. Le public fût stupéfait, il n’était pas habitué à ces sortes de manifestes, M. Octave Mirbeau n’ayant pas encore inventé M. Maurice Maeterlinck. Il ne professait pas notre scepticisme et se laissait, si l’on peut employer ce mot vulgaire, aisément « monter le cou ». Chacun voulut connaître le nouveau prodige. On se l’arracha dans les salons. M. Rollinat savoura pendant quelques mois les délices de la gloire. Puis il disparut. Le silence se fit autour de son nom. On se demandait parfois : Où est-il ? Qu’est-il devenu ? Et ses amis assuraient qu’il vivait à la campagne, quelque part dans le centre de la France et qu’il passait son temps à méditer, à pêcher à la ligne et à composer des livres. Et en effet, de loin en loin il publiait un volume : Dans les brandes, l’Abîme, la Nature. Ces ouvrages étaient accueillis avec sympathie, mais ils n’éveillaient qu’une curiosité modérée. L’écrivain n’était plus là pour les présenter. Ils étaient obligés de se défendre tout seuls et ils se défendaient assez mal. Ce n’est pas qu’ils fussent dénués de talent, mais le lecteur n’y retrouvait pas ce qu’il y cherchait, les sensations bizarres qu’évoquait dans son imagination le seul nom de Rollinat. Il les jugeait trop raisonnables, trop pondérés. « Eh quoi ! n’est-ce que cela ? » s’écriait-il après avoir parcouru des pièces loyalement rimées, où les fleurs, les animaux, les bois et le ciel bleu étaient honnêtement célébrés. Il eut voulu des épices infernales, on ne lui servait que du pain bis. De là une inévitable déception... M. Rollinat est trop intelligent pour ne pas se rendre compte de ce phénomène. Il fait ce qu’il peut pour se plier aux caprices de la foule et garder le prestige de son ancienne réputation. Entre deux pages pittoresques, il a coutume de glisser quelque morceau appartenant au genre « cruel » et destiné à contenter ses admirateurs. Mais on sent que ce sacrifice lui est pénible ; il est obligé de s’imposer un effort. Je crois bien qu’en M. Maurice Rollinat, le vieil homme a vécu et que le franc campagnard qu’il est devenu a tué l’abstracteur de quintessence. Telle est l’impression que m’ont laissé ses derniers recueils ; et celui qui vient de paraître sous ce titre, les Apparitions, n’a fait que la confirmer. M. Rollinat n’est sincère, c’est-à-dire n’est excellent, que lorsqu’il parle des choses de la nature.

X

Si je m’attachais à dégager la substance de ce volume, à analyser les idées qui y sont contenues, l’énumération serait brève. M. Rollinat n’est pas précisément un philosophe, quoiqu’il s’attache volontiers à le paraître :

1° les objets inanimés ont une âme tout comme les créations ; 2° la vie est un mal ; 3° nous ne sommes sûrs de rien, nous flottons dans l’incertitude de nos destinées ; 4° pourquoi l’homme n’a-t-il pas des ailes comme les oiseaux ? 5° la bonté est le divin baume qui apaise nos misères. Ce sont les pensées les plus saillantes que j’aie notées dans ces trois cents pages. Elles ne sont pas inédites et se peuvent ranger au nombre des lieux communs. Elles suggèrent à M. Rollinat de copieux développements ; il les tourne, les retourne, les mâchonne, les présente sous mille formes diverses. Il les accommode en sonnets, en fabliaux, en ballades. Il en tire des effets terrifiants ou grotesques. Il s’inflige un labeur énorme pour un pauvre résultat. Toutes ses pièces métaphysiques sont incompréhensibles ou puériles, et parfois les deux ensemble. Le fond en est banal et la forme médiocre. M. Rollinat n’évite la prétention que pour tomber dans la platitude ; il lui arrive d’ailleurs d’amalgamer ces défauts et je pourrais citer plusieurs pièces qui sont, à ce point de vue, des modèles de mauvais goût. Ainsi celle qu’il intitule les Treize Rêves : Des amis causent après boire et se racontent leurs songes. C’est un amas d’inventions horri-(page 92)fiques ; l’un s’est réveillé sous le couteau de la guillottine ; un autre a été enseveli avant d’être tout à fait mort ; un autre a été brûlé sur un bûcher et a vu grésiller ses chairs au contact de braises ardentes. Le dernier affirme qu’étant défunt et passant devant le juge suprême, celui-ci l’a condamné à revenir sur la terre et à recommencer son existence. Et aussitôt les autres de s’écrier : ton supplice est plus rude que le nôtre. Vous saisissez le procédé. Si du moins M. Rollinat se dédommageait par l’ingéniosité du détail, par l’éclat lyrique de la narration. Mais non ! Sa fantaisie est pénible et d’haleine courte.

Quand le morceau commence bien, il est rare qu’il s’achève de même. Ainsi l’auteur nous peint quelque part les tortures d’un pauvre cheval que dévorent les sangsues. On s’attend à ce qu’il résume en des vers vigoureux ou pathétiques l’émotion que ce spectacle lui a causée. Et voilà tout ce qu’il trouve :

Et je m’enfuis, plaignant l’humble victime, comme
Je maudissais son bourreau, – l’homme.

Cette chute est lamentable. Elle trahit un réel embarras. Le poète ne savait comment finir son histoire : il s’en est tiré tant bien que mal. Et nous observons une égale gaucherie dans le vocabulaire, dans le choix des termes. M. Rollinat n’est, dans aucune mesure, virtuose. Il ne possède point l’extraordinaire souplesse des parnassiens, des Silvestre, des Banville, des Mendès, qui, même quand ils n’ont rien à dire, ont l’air de dire quelque chose, et qui caressent l’oreille alors qu’ils ne passionnent pas l’esprit... M. Rollinat ne connaît pas ces subtilités. Lorsqu’il n’est pas inspiré par son sujet, il patauge indignement. Je relève, le long des pages, ces vers que Despréaux eût condamnés comme étant trop prosaïques :

Pour l’heure, elle ne veut pas dormir de sitôt...

Je rentre chez moi tout patraque...
Il ne peut retarder sans trac
Cette bête ronde a tic-tac...
Plus d’une, à force de confire
En tête à tête avec le deuil,
Prend la figure du cercueil
Et de la mort – pour ainsi dire.

Un autre effet de cette gêne où se débat l’auteur des Apparitions, est de le jeter dans la recherche des locutions excentriques. Ne rencontrant pas au bout de sa plume l’expression adéquate à sa pensée, il en fabrique une tout exprès, qui est le plus souvent inharmonieuse. Ainsi, il écrira

Inétonné des occurrences

Et encore

Moisir dans le croupi du songe

Ou bien

Mais un être surgit d’un lumineux funèbre

Ce dernier trait est assez heureux ; il présente un sens raisonnable. Ailleurs, M. Rollinat tombe dans le plus affligeant pathos. Par exemple, il met en scène une vieille dame qui s’occupe des « tables tournantes » et entretient un commerce avec les esprits. L’un d’eux qu’elle a offensé se venge et la punit de façon terrible.

La table avec d’affreux efforts
Se lève, la dame soupçonne
Sa haine, et veut fuir au dehors...
Mais, le meuble lourd l’emprisonne
En lui barrant la porte. Alors,
Sous l’esprit fou qui l’éperonne,
Cette table a des bonds plus forts
Contre l’être qu’elle environne,
Et, comme une masse à ressorts,
Se précipite sur ce corps
Qu’elle écrase, lente, et tronçonne...

Vous représentez-vous cette vieille dame, environnée d’une table ? Cela se peut-il imaginer ? Sans compter que l’épisode n’offre pas par lui-même un vif intérêt, J’adresserai le même reproche aux anecdotes, plus ou moins extravagantes, que l’auteur intitule la Dame peinte (il s’agit d’un portrait qui suit des yeux M Rollinat et le regarde de travers) ; l’Angoisse (une femme meurt de saisissement en croyant apercevoir un voleur) ; le Soleil couchant (les lueurs rougeoyantes du crépuscule rappellent aux assassins le sang de leurs victimes) ; la Forme blanche (c’est une jument qui se transforme en cercueil)... Les bières, les catafalques, les accessoires des pompes funèbres occupent une place énorme dans les livres de Maurice Rollinat. Il cultive aussi le symbole ; mais ses symboles ne s’enveloppent pas de mystères comme ceux du théâtre norvégien, ils sont limpides, ils sont naïfs. M. Rollinat se promène dans un cimetière. Il découvre un crapaud niché dans une tête de mort (de telles aventures n’arrivent qu’à lui !) Et tout de suite il s’écrie :

Ah ! combien l’aspect de la bête
Me les fit concevoir affreux
Les jours passés du malheureux
Représenté par cette tête !

D’où nous devons conclure, si j’ai compris la pensée de Rollinat, que les crapauds se logent seulement sous le crâne des gens qui furent malheureux sur terre, mais que ceux qui furent heureux sont à l’abri de cette injure posthume !... En vérité, l’enfantillage ne saurait aller plus loin.

X

Eh bien ! ce philosophe très ordinaire, cet humoriste saugrenu, ce mauvais fabricant de cauchemars est un exquis poète quand, au lieu de se torturer l’entendement, il se borne à peindre les objets qui sont autour de lui, à analyser les sensations que lui procure la contemplation des champs, des forêts et des calmes horizons de son pays. On ne saurait se tromper plus intiment sur sa vocation. M. Rollinat s’attribue le talent tourmenté d’un Hoffmann, d’un Edgard Poë ; il n’est, au fond, qu’un descriptif de l’école de Brizeux, avec moins de tendresse, avec une curiosité plus affinée des couleurs et des formes de la nature. C’est là son vrai mérite, et il est de premier ordre. Nul n’a rendu avec autant d’intensité, avec une souplesse plus variée et un plus singulier bonheur d’expression, l’attitude, la silhouette des animaux, des plantes, des arbres, ce qui constitue leur caractère individuel, leur essence. Les êtres surgissent à sa voix et nous donnent l’illusion de la vie. Il montre le vol hésitant et nageotant des papillons. Il s’extasie sur le charme timide des fleurs des champs. Et, avec quelle grâce, qui n’exclut nullement la précision, il les dessine brin à brin, feuille à feuille :

Au bord d’un talus qui s’effrite
De beaux petits myosotis
Vous apparaissent – nains blottis –
Sous une haute marguerite.

Ailleurs, d’innombrables aigrettes
De fils d’herbe hauts et tremblants
Bigarrent les grands fouillis blancs
Des virginales pâquerettes.

L’insecte turquoise-améthyste
Sur elles semblant incrusté,
Y vit son immobilité
A la fois si douce et si triste.

Et, le zéphyr qui les balance,
Qui les réveille et les rendort,
Sous la trame des rayons d’or
Écoute frémir leur silence.

Il perçoit des nuances qui échappent à nos sens grossiers de citadins. La pluie, pour nous, est toujours la pluie. Nous estimons que rien ne ressemble à une goutte d’eau comme une autre goutte d’eau. Quelle erreur ! Écoutez Rollinat. Il va vous expliquer qu’il y a pluie et pluie, qu’il y a la pluie triste et la pluie joyeuse :

L’une tambourinant, battant vitres, toiture,
Les herbes, les cailloux, le feuillage, le roc,
Oblique, tiède et lourde, et tombant tout d’un bloc,
Est un épanchement joyeux de la nature.

De ses fils clairs et gros qui cognent, rebondissent,
Trouant le sol, criblant la surface des eaux,
Elle amuse les yeux et réjouit les os,
Fait qu’à son bercement les tracas s’engourdissent.

Voilà pour la bonne pluie !... Et maintenant voici la méchante :

L’autre au coulement droit, monotone, muet,
Froid déluge compact et cependant fluet,
Donnant au paysage un air de cimetière,
Exprime le chagrin de la nature entière.

Sous le cintré fumeux de sa voûte abaissée
Qu’éclaire sans soleil un jour froid de caveau,
Elle est là, dévidant son sinistre écheveau,
Vous entrant, par les yeux, la mort dans la pensée.

Positivement, pour Rollinat, cette pluie est une créature vivante, consciente du bien ou du mal qu’elle peut faire. Et de même, il prête une âme à toutes les choses qui l’entourent, à la rivière, dont il exprime le tourment, quand ses ondes sont gonflées et débordent de son lit ; à la neige continueuse, tenace qui blanchit, nivèle tout sous la mollesse de sa masse ; à l’herbe, qui est l’écrin où nos richesses sont déposées,

Ici, parmi ses brins, feuilles et longues tiges

Dans une extase qui frémit.

Elle offre, diapré, le délicat prestige

De fleurs qui sont fleurs à demi.

Sa langue, si embarrassée lorsqu’il l’applique à formuler des idées générale, devient étonnamment vive et fluide dès qu’il se renferme dans la notation des choses vues. Le mot arrive sans effort et toujours le mot juste, et parfois le mot inattendu et qui fait image. Telle de ses pièces a l’exactitude de l’instantané photographique avec le mouvement et le coloris en plus. Je citerai celle sur la Couleuvre, la couleuvre argentée, cravatée de noir, coulante et lourde, que le poète accommode en strophes de six pieds et qui y déroule ses anneaux avec une perfide lenteur... Cette recherche de l’épithète picturale n’est pas exempte de préciosité. Ce style est fatigant ; mais, absorbé par petite dose, il est « suggestif », il vous procure une vision extraordinairement aiguë et nette de la nature physique.

Que M. Rollinat ne s’y trompe point. Ce don de peindre est sa principale originalité ; je ne pense pas qu’il en ait une autre. Il restera de lui une douzaine de morceaux pittoresques que les anthologies réimprimeront. Et c’est par eux que son nom sera sauvé de l’oubli.

ADOLPHE BRISSON.

 

Remarques de Régis Crosnier :

– 1 – Adolphe Brisson (né le 17 avril 1860 à Paris, et décédé le 28 août 1925 à Paris), est un journaliste, écrivain et critique. Avec son père Jules Brisson, il fonde Les Annales politiques et littéraires dont le premier numéro paraît le 1er juillet 1883 (il a alors vingt-trois ans) ; il y assure les rubriques « Causerie théâtrale » et « Livres et revues ».

Il avait publié, lors de la parution du livre L’Abîme de Maurice Rollinat, un article dans la rubrique « Livres et revues » des Annales politiques et littéraires n° 166 du 29 août 1886, page 141 (treizième du numéro). Il avait alors été très critique sur la poésie de Maurice Rollinat.

– 2 – Cet article sera repris presque à l’identique dans le livre Pointes sèches d’Adolphe Brisson (Armand Colin et Cie éditeurs, Paris, 1898, 360 pages), pages 193 à 203.

– 3 – L’article d’Albert Wolff visé au premier paragraphe est paru dans Le Figaro du jeudi 9 novembre 1882, page 1, sous le titre « Courrier de Paris », suite à la soirée chez Sarah Bernhardt du 5 novembre 1882.

– 4 – Quand Adolphe Brisson écrit : « M. Octave Mirbeau n’ayant pas encore inventé M. Maurice Maeterlinck », il fait référence à l’article d’Octave Mirbeau intitulé « Maurice Maeterlinck » paru dans Le Figaro du 24 août 1890, page 1, dans lequel Octave Mirbeau présente de manière élogieuse les livres Serres chaudes et La Princesse Maleine.

– 5 – La lecture de la fin du premier paragraphe, nous montre qu’Adolphe Brisson a évolué dans sa perception de la poésie de Maurice Rollinat. Est-ce que les livres écrits à Fresselines sur la nature par « le franc campagnard qu’il est devenu », lui plaisent mieux que ceux qui ont un côté macabre ? Est-ce le fait que Maurice Rollinat a été décoré de la Légion d’honneur l’année précédente ? Est-ce sous l’influence de son beau-père Francisque Sarcey qui aimait bien la poésie et la musique de Maurice Rollinat (Adolphe Brisson a épousé le 21 août 1889, Madeleine Sarcey (1869-1950), fille du critique littéraire Francisque Sarcey) ? Est-ce le musicien ? (par exemple nous pouvons lire dans Les Annales Politiques et Littéraires du 6 mars 1892, page 149, rubrique « Les Echos de Paris » : « (…) Nous avons eu le plaisir d’entendre Rollinat au dernier vendredi de notre collaborateur Francisque Sarcey. Il nous a chanté quelques morceaux qui nous ont secoué jusqu’aux moëlles. (…) »).

– 6 – Les vers « Et je m’enfuis, plaignant l’humble victime, comme / Je maudissais son bourreau – l’homme ! » sont extraits du poème « Le cheval blanc » (Les Apparitions, page 93.

– 7 – Nicolas Boileau Despréaux (1636-1711) a écrit L’Art poétique (1874) où il donne de nombreux conseils pour écrire en poésie classique. Certains sont restés célèbres, par exemple : « Ce que l’on conçoit bien, s’énonce clairement, / Et les mots pour le dire arrivent aisément. » (Chant premier) ou « Hâtez-vous lentement et sans perdre courage, / Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage ; » (id.).

– 8 – Le vers « Pour l’heure, elle ne veut pas dormir de sitôt, » provient du poème « Vengeance d’outre-tombe » (Les Apparitions, page 30), le vers « Je rentre chez moi, tout patraque… » du poème « La vieille armoire » (Les Apparitions, page 79), les vers « Il ne peut retarder sans trac / Cette bête ronde à tic tac » du poème « La montre » (Les Apparitions, page 73) et les vers « Plus d’une, à force de confire (…) pour ainsi dire. » du poème « Les choses » (Les Apparitions, page 4).

– 9 – Le vers « Inétonné des occurrences » est extrait du poème « L’homme-fantôme » (Les Apparitions, page 26), le vers « Moisir dans le croupi du songe. » du poème « Les deux portraits » (Les Apparitions, page 33) et le vers « Mais un être surgit d’un lumineux funèbre » (NB : le texte exact est : « Lorsqu’un Être surgit, d’un lumineux funèbre ») du poème « La fée » (Les Apparitions, page 19).

– 10 – Les vers « La table avec d’affreux efforts (…) Qu’elle écrase, lente, et tronçonne… » proviennent du poème « Vengeance d’outre-tombe » (Les Apparitions, pages 31 et 32).

– 11 – Les vers « Ah ! combien l’aspect de la bête (…) Représenté par cette tête ! » constituent la troisième strophe du poème « La tête de mort » (Les Apparitions, page 269).

– 12 – Le poète Auguste Brizeux (1803-1858) a surtout chanté la Bretagne. « On a dit que Brizeux découvrit la Bretagne. C’est beaucoup dire peut-être. Mais il découvrit certainement une chose charmante entre toutes, il découvrit l’amour breton, amour discret, tendre, profond, fidèle, avec sa légère teinte de mysticité. » a déclaré Ernest Renan dans le discours prononcé à l’inauguration de la statue de Brizeux à Lorient le 9 septembre 1888 (page 59 de Feuilles détachées par Ernest Renan, Calmann Lévy éditeur, Paris, 1892, XXXIV + 446 pages). Il est également qualifié de « prince des bardes bretons » (diverses sources). Pourquoi Adolphe Brisson parle-t-il « de l’école de Brizeux » ? Est-ce parce que Maurice Rollinat chante le Berry comme Auguste Brizeux a chanté la Bretagne ?

– 13 – Les vers « Au bord d’un talus qui s’effrite (…) Écoute frémir leur silence. » correspondent aux strophes 12, 13, 14 et 15 du poème « Les fleurs des champs » (Les Apparitions, pages 184 et 185).

– 14 – Les vers « L’une tambourinant, battant vitres, toiture, (…) Fait qu’à son bercement les tracas s’engourdissent. » puis « L’autre au coulement droit, monotone, muet, (…) Vous entrant, par les yeux, la mort dans la pensée. » correspondent aux strophes 1, 3, 5 et 8 du poème « Les deux pluies » (Les Apparitions, pages 172 à 174).

– 15 – Les vers « Ici, parmi ses brins, feuilles (…) De fleurs qui sont fleurs à demi. » sont extraits du poème « L’herbe » (Les Apparitions, page 132).