Dossier Maurice Rollinat

 

Quelles sont les causes du décès de Maurice Rollinat

 

Régis Crosnier, secrétaire des Amis de Maurice Rollinat.

Portrait de Maurice Rollinat par Catherine Réault-Crosnier.

 

Version au 14 novembre 2023.

 

 

Toute sa vie d’adulte, Maurice Rollinat a été confronté à des problèmes de santé. En 1871, c’est-à-dire à vingt-quatre ans, il écrit à son ami Raoul Lafagette : « la névrose me calcine la cervelle, (…) je suis (…) résigné ! »(1) À l’époque le mot « névrose » n’avait pas le sens actuel, il s’agissait du « Nom donné à toutes les maladies nerveuses en général » (Nouveau dictionnaire de la langue française, de Pierre Larousse, page 379)(2), ce qui recouvre une grande diversité de symptômes.

Trois mois plus tard, dans une lettre à Joseph de Brettes, son condisciple de lycée, nous pouvons lire : « Quand je t’ai écrit, il y trois ans, j’étais sous la griffe d’une céphalalgie naissante, et je m’en plaignais obstinément. Depuis, le temps a marché et le mal aussi ; tout ce que l’imagination peut concevoir de plus intense en douleur physique, je l’ai ressenti dans le crâne ! Les médecins de tout ordre, qui m’ont vu, sont restés ahuris par mes récits invraisemblables et pourtant si vrais. On a mis sur le compte des nerfs cette maladie inconnue à la science, et l’on m’a recommandé la tranquillité d’esprit, la continence, les promenades et les douches froides ! »(3) Maurice Rollinat a même composé un poème « La Céphalalgie » qu’il qualifie de « Supplice inventé par Satan » (Les Névroses, pages 300 et 301).

Il aura des maux de tête toute sa vie. À Fresselines, il se passait régulièrement un crayon à migraines sur le front(4).

Il a également de nombreux mots d’estomac : « pour comble de malheur, j’éprouve des malaises d’estomac, que je n’avais jamais soufferts encore. J’ai vu le médecin qui me conseille le repos, le grand air, la bonne nourriture etc. autant de prescriptions irréalisables ! » écrit-il en 1875 à sa mère(5). Ses intestins le font également souffrir ; par exemple en 1886, il doit rencontrer Edmond de Goncourt, mais il se décommande : « Depuis deux jours, j’ai été pris d’une fièvre intestinale qui me force à garder le lit. »(6) Toute sa vie, il suivra un régime ; jeune marié en 1878, il écrit à son ami Raoul Lafagette : « J’ai une dyspepsie flatulente des plus caractérisées : suite de la vie de célibataire à Paris. Enfin grâce à un régime impitoyable, je constate déjà une certaine amélioration. »(7). À Fresselines, il fera très attention à son alimentation : « Pour moi, je suis toujours très souffrant, faible, en proie aux malaises, dans une espèce de convalescence indéfinie. Je me soigne d’une façon méticuleuse, j’ai adopté un régime alimentaire, que je suis sans écart »(8) confie-t-il à Georges Lenseigne en 1896. Il remplace le vin et les boissons alcoolisées par du thé : « J’ai banni de ma table le vin et le cognac pour les remplacer par le thé, et en somme je m’en trouve très bien pour mon estomac. » peut-on lire dans une lettre à sa mère datée du 25 février 1897(9). Il se résigne à cette situation : « Quant à moi, mon cher Paulin, qui suis le Coliquart par excellence, je te souhaite la paix du ventre, la Sérénité de l’Estomac » écrit-il à son cousin Paulin de Vasson en 1898(10). En vieillissant, ces maux s’aggravent ; dans une lettre de janvier 1901 à Gustave Geffroy, nous pouvons lire : « Je suis toujours très souffrant des entrailles, mais je me soigne et je travaille de mon mieux avec une brique chaude sur le ventre. »(11)

Il a beaucoup maigri vers la fin de sa vie, comme l’attestent plusieurs témoins, par exemple Lucien Grellety : « Je l’ai revu quelques mois avant l’ultime séparation, alors qu’il était déjà ridé et flageolant. Son aspect amaigri nous avait tous frappés. »(12). Son allure physique s’est transformée comme le relate Georges Loiseau : « Deux heures plus tard nous croisions [Maurice Rollinat] à Crozant, au pied des ruines féodales qui surplombent dans un cadre de granit abrupt fleuri de bruyères sauvages, la Creuse et l’embouchure de la Cédelle. La marche difficile, il avançait lentement, chaudement vêtu, portant, sur des épaules qui se voûtaient, une tête à la chevelure encore opulente, mais grisonnante. Le masque était plus tourmenté que jamais avec sa moustache en brosse, ses méplats accusés, son nez fort, ses yeux creux, mais quel changement dans la vie de ses regards ! Déjà sous le front haut un sourd travail de ruine s’accomplissait. »(13)

Beaucoup de versions ont couru sur la fin de vie et les causes de la mort de Maurice Rollinat. Pour rétablir la vérité, nous avons la chance d’avoir le témoignage d’Eugène Alluaud qui l’a accompagné les trois derniers mois de son existence. Il les a relatés dans une lettre à Raoul Lafagette datée du 6 novembre 1903(14).

Fin août, le petit chien Thopsey s’échappe et revient avec un comportement bizarre. Maurice Rollinat craint qu’il ait attrapé la rage qui sévissait dans la région. Le vétérinaire consulté « rit au nez [de Maurice Rollinat] et [lui] dit que ce chien avait eu peur, avait une maladie d’estomac, était trop gras, trop bien nourri, de le détacher, de lui faire reprendre ses habitudes et que tout rentrerait dans l’ordre s’il mangeait et buvait bien. » Puis « je me décidai à l’attacher à ma chaise pendant le dîner, lorsque tout à coup ayant remué le pied, il se jeta sur mon sabot. » écrit Cécile Pouettre à Marcelle et Eugène Alluaud le 27 juillet 1903(15). Maurice Rollinat devient alors très inquiet. Thopsey est abattu et son cerveau envoyé à l’Institut Pasteur qui ne se prononce pas de suite.

Maurice Rollinat est alors d’une extrême nervosité et part avec Cécile Pouettre à Paris « consulter le Dr Gilbert Ballet spécialiste ayant (…) une grande autorité et une grande compétence dans les maladies nerveuses. »(14) Cécile Pouettre a raconté cette visite à leur amie Madame Gonot dans une lettre datée du 7 août 1903 : « Maurice atteint de neurasthénie violente à la suite de la fin de Thopsey bien que tout se soit admirablement passé comme vous l’avez vu, mais son imagination s’est forgé un drame qu’il a vécu, et qu’il vit encore. » Aussi, le médecin lui prescrit du repos, un régime et des douches(16).

Ensuite, Maurice Rollinat passent quelques jours chez des amis, M. et Mme Ernest Forichon à Cluis dans l’Indre. Puis à leur retour à Fresselines, ils reçoivent la sœur de Cécile, Jeanne Pouettre, ainsi que Léo d’Ageni, musicien et compositeur, qui transcrit la musique de Maurice Rollinat. Tout semblait rentré dans l’ordre, mais Eugène Alluaud est surpris : « C’est donc sans m’y attendre qu’un matin je reçois un mot de Léo d’Ageni me disant que l’état de Mme Cécile s’étant subitement aggravé, Maurice, Cécile, et la sœur de Cécile étaient partis pour Paris. »(14)

Cécile et Maurice consultent le Dr Dujardin-Beaumetz à l’Institut Pasteur et voici ce qu’écrit le 22 août, Maurice Rollinat à Léo d’Ageni resté à Fresselines : « Ce matin même, nous avons été totalement rassurés par le docteur Dujardin-Baumetz, directeur en chef de l’institut Pasteur. Voici ses propres paroles : en fait d’affection rabique, vous n’avez rien, Madame – absolument rien ! votre maladie n’est pas de notre ressort – Cécile devra suivre un traitement anti-nerveux qui détruira les contractions et spasmes de la gorge et de l’œsophage. Voilà Tout ! / Quelle désoppression pour mon cœur et quelle joie pour nous tous ! »(17) Maurice Rollinat écrit le même jour au docteur Bertrand de la Celle-Dunoise une lettre avec des expressions similaires.(18)

Cécile Pouettre était malade depuis des années, elle souffrait énormément et se faisait des piqures pour calmer ses douleurs. Cela lui provoquait de nombreux abcès(19). Le 23 août 1903, elle entre dans une maison de santé située au 130, rue de la Glacière à Paris. Le docteur Christian Moreau dans son article « Les médecins de Rollinat »(20) a identifié celle-ci comme étant la Villa Montsouris, « Établissement d’hydrothérapie et d’électrothérapie pour le traitement des maladies du système nerveux et de la morphinomanie ». La méthode prônée par son fondateur est une « suppression rapide » préférée à la « suppression progressive et lente », mais celui-ci conscient des risques, souligne les précautions à prendre et précise que « Le cœur est obligé à un effort considérable pendant la réaction de l’organisme que provoque l’abstinence morphinique. »(21) Dans le cas de Cécile Pouettre, nous pouvons facilement imaginer qu’elle a eu une réaction à l’arrêt brutal de la prise de morphine, ce qui lui a été fatal le lendemain de son admission. Eugène Alluaud se souvient alors « qu’il y a deux ans le Dr Humbert avait dit qu’elle ne tiendrait pas deux ans si elle continuait à se piquer. Or, non seulement elle a continué mais les doses étaient plus fortes. »(14) et (22)

Les causes du décès de Cécile Pouettre ne sont pas connues mais sont certainement liées au fait qu’elle se faisait des piqures de morphine pour ses douleurs, et non à la rage. Seulement Maurice Rollinat n’est pas informé de ces éléments et ne comprends pas les raisons du décès. Lors de l’enterrement de Cécile Pouettre, Léon Detroy raconte la scène suivante : « (…) tandis que, côte à côte, nous suivions le convoi, il me confia ce qu’il croyait le secret de sa mort prochaine. « Moi aussi, je vais mourir de la rage, me dit-il, car elle était enragée, quoi qu’ils déclarent, et je le suis aussi, moi, et par elle. J’étais encore dans ses bras, voilà un mois à peine… »(23). Après l’enterrement Maurice Rollinat est resté quelques jours à Paris puis est rentré à Fresselines accompagné de la sœur de Cécile et de son fils Jacques.

Maurice Rollinat aurait pu alors avoir un réconfort auprès de l’abbé Daure, mais celui-ci très malade, décède le 20 septembre 1903. Eugène Alluaud l’invite chez lui à Crozant, puis début octobre il l’emmène avec Léo d’Ageni à Limoges où ils les installent dans un petit appartement près de chez lui. Le Dr Gilbert Ballet, ami d’Eugène Alluaud, de passage en Limousin, voit Maurice Rollinat et lui prescrit un traitement au Laudanum(14).

Eugène Alluaud témoigne alors du désespoir du malade : « Rollinat n’avait goût à rien, ne pouvait plus voir un livre ni un journal, il causait à peine, ne pouvait plus jouer du piano, plus rien… Tout d’un coup il fut pris d’un dérangement d’entrailles effroyable compliqué d’un fonctionnement défectueux du rectum qui ne retenait plus les matières ; alors le malade se désespère, refuse de manger et se plaint continuellement. Il se voit perdu, infirme, dit qu’il finit gâteux, que c’est une ignominie, nous supplie de le faire mourir, prétend que ses amis ne l’aiment pas de le laisser vivre ainsi, enfin c’était l’horreur de lui-même. »(14)

Le 17 octobre, il tente de se suicider avec un petit révolver. La blessure à la bouche est sans gravité. Après avoir échangé avec la famille, Madame Marcelle Alluaud part à Paris pour voir avec les Docteur Ballet et Humbert ce qu’il est souhaitable de faire. Il est alors décidé de faire admettre Maurice Rollinat dans la maison de santé d’Ivry dirigée par le Docteur Dheur.

Maurice Rollinat quitte Limoges le 21 octobre au matin, accompagné d’Eugène Alluaud, de son cousin Saint-Pol Bridoux muni d’une lettre d’Isaure Rollinat demandant l’admission de son fils, de Léo d’Ageni et d’un ami. Le Docteur Humbert, M. Ernest Forichon et Madame Marcelle Alluaud sont à l’arrivée du train à Paris et on transporte Maurice à la maison de santé. « Le voyage s’était assez bien passé. Le matin du reste avant le départ, il s’était habillé seul et disait que c’était bien inutile de le soigner et de le faire encore souffrir, mais que néanmoins il se laisserait faire. » écrit Eugène Alluaud(14). À Ivry, « Rollinat refuse de se nourrir et il faut le nourrir à la sonde. » précise Eugène Alluaud(14).

Maurice Rollinat décédera le 26 octobre 1903. « Rollinat n’a pas perdu une minute sa lucidité la plus complète et sa clairvoyance la plus sûre. (…) Il est mort, le pauvre cher poëte, d’épuisement, de faiblesse et dans une syncope après une nuit paisible comme me l’a décrit Ballet le lendemain de la mort. » indique Eugène Alluaud(14).

Le Docteur Dheur a rompu le secret médical, certainement pour couper court à tous les faux bruits qui couraient, dans l’article « La mort de Rollinat » paru dans Le Matin : derniers télégrammes de la nuit du 3 novembre 1903, page 2, où on peut lire : « Il est exact que Rollinat se tira une balle dans la tête. Ce fut quelque temps avant d’entrer ici. Profondément affecté par une attaque d’entérite, il voulait se détruire. Mais le projectile, de six millimètres seulement, ressortit par une des fosses nasales, après avoir traversé la voûte palatine. Il en résulta une hémorragie peu grave. Lorsque Rollinat entra chez nous, la blessure était complètement cicatrisée. Il est aussi inexact de dire que Rollinat est mort dans un accès de folie que de prétendre qu’il a succombé aux suites de sa tentative de suicide. En réalité, Rollinat n’a jamais été privé d’aucune de ses facultés mentales. Il est mort d’un marasme physiologique contre lequel aucuns soins ne pouvaient prévaloir. »

Nous voyons que les problèmes intestinaux ont une grande importance dans l’état de santé de Maurice Rollinat. Les symptômes décrits par Eugène Alluaud, le docteur Dheur et les témoins peuvent faire penser à un cancer colorectal. Joseph Pierre parlera de « tumeur carcinomateuse non reconnue »(24) et (25) On est donc loin de « la folie » propagée par de nombreux journaux de l’époque.

 

 

Notes :

(1) Lettre de Maurice Rollinat à Raoul Lafagette datée du 18 février 1871 (écrite à Châteauroux) (collection particulière).

(2) Pierre Larousse, Nouveau dictionnaire de la langue française, Larousse et Boyer éditeurs, Paris, 1856, XIV + 714 pages.

(3) Lettre de Maurice Rollinat à un ami [Joseph de Brettes] datée du 30 mai 1871, publiée dans Le Figaro du samedi 8 février 1930, pages 5 et 6, dans l’article « La jeunesse fiévreuse de Rollinat » de Jacques Patin.

(4) Voici le témoignage d’un de ses amis : « Brusquement, interrompant la conversation, le poète s’allongeait sur le petit canapé de velours rouge, fermait les yeux et passait sur son front son « crayon anti-migraine ». Le mal, qui rodait toujours, le tenait sous son étreinte pendant quelques minutes, puis l’abandonnait et on retrouvait Rollinat plein de flamme et de verve. Ses souffrances intermittentes n’étaient pas le fruit de son imagination. » (Louis Lacrocq, page 67 de A travers nos provinces, Deuxième série, Imprimerie Guillemot et de Lamothe, Limoges, 1935, 144 pages).

(5) Lettre de Maurice Rollinat à Isaure Rollinat envoyée de Paris le 29 octobre 1875 (collection particulière).

(6) Télégramme de Maurice Rollinat à Edmond de Goncourt daté du 28 mars 1886, publié dans le Bulletin de la Société « Les Amis de Maurice Rollinat » n° 39 – Année 2000, page 6.

(7) Lettre de Maurice Rollinat à Raoul Lafagette envoyée d’Yvours, Commune d’Irigny-près Lyon (Rhône), le 31 juin 1878 (collection particulière).

(8) Lettre de Maurice Rollinat à Georges Lenseigne datée du 4 juin 1896, publiée dans Fin d’Œuvre, pages 297 et 298.

(9) Lettre de Maurice Rollinat à Isaure Rollinat écrite à Fresselines le 25 février 1897. D’après une copie manuscrite – collection de la médiathèque Equinoxe (Châteauroux - Indre), dossier « Maurice Rollinat – Correspondance II ».

(10) Lettre de Maurice Rollinat à Paulin de Vasson, envoyée de Fresselines le 8 octobre 1898. Publiée par Georges Lubin dans la Bulletin de la Société « Les Amis de Maurice Rollinat », n° 10, juin 1971, pages 23 et 24.

(11) Lettre de Maurice Rollinat à Gustave Geffroy datée de janvier 1901, publiée dans Fin d’Œuvre, pages 323 et 324.

(12) Lucien Grellety, page 28 de Souvenirs sur Rollinat – Étude médico-psychologique, Protat Frères imprimeurs, Macon, 1907, 29 pages.

(13) Gil Blas du 27 octobre 1903, pages 1 et 2. Article « Notes et souvenirs – Maurice Rollinat » de Georges Loiseau.

(14) Lettre d’Eugène Alluaud à Raoul Lafagette, datée du 6 novembre 1903 (collection particulière).

(15) Lettre de Cécile Pouettre à Marcelle et Eugène Alluaud expédiée de Fresselines le 27 juillet 1903. Une copie manuscrite figure dans le dossier « Maurice Rollinat – Correspondance II » détenu par la médiathèque Equinoxe (Châteauroux – Indre).

(16) Lettre de Cécile Pouettre à Madame Gonot, datée du 7 août 1903. Publiée par Émile Vinchon pages 281 et 282, de La vie de Maurice Rollinat, Documents inédits, Laboureur & CIE, Imprimeurs-Éditeurs, Issoudun, 1939, 337 pages.

(17) Le fac-similé de la lettre de Maurice Rollinat du 22 août 1903 à Léo d’Agéni, a été publié par Régis Miannay, pages 508, 509 et 510 de Maurice Rollinat, Poète et Musicien du Fantastique (Imprimerie Badel, Châteauroux, 1981, XVII + 596 pages).

(18) Lettre de Maurice Rollinat au docteur Bertrand de la Celle-Dunoise datée du 22 août 1903. Une copie manuscrite figure dans le dossier « Maurice Rollinat – Correspondance II » détenu par la médiathèque Equinoxe (Châteauroux – Indre).

(19) De nombreux témoignages indiquent que Cécile Pouettre se faisait des piqures de morphine : par exemple Judith Cladel : « [Cécile Pouettre] souffrant d’une grave affection organique, dut avoir recours à la morphine. Elle abusa, dit-on, de la drogue douce et terrible, l’Idole Noire, selon la belle expression de Laurent Tailhade » (« Maurice Rollinat » par Judith Cladel, Portraits d’Hier n° 31 du 15 juin 1910, page 29) ; ou le Dr Émile Quillon rapportant les propos du Dr Humbert : « [Cécile Pouettre avait] des abcès multiples ainsi qu’en présentent les morphinomanes » et « une affection chronique que le docteur Humbert ne spécifia point » (Article « La fin de Maurice Rollinat d’après le Docteur Humbert » d’Émile Quillon paru dans Les Feuilles du Bas-Berry, n° 33, août 1930, page 803). Le 20 février 1901, Cécile Pouettre écrivait à Anatole Sainson (ami de Maurice Rollinat) : « J’en suis à mon troisième phlegmon, je souffre horriblement et ce n’est que par un miracle de volonté que je tiens debout. » (Extrait d’une lettre de Cécile Pouettre à Anatole Sainson datée du 20 février 1901, publié par Émile Vinchon page 204 de Maurice Rollinat – Étude biographique et littéraire, Jouve & Cie Éditeurs, Paris, 1921, 248 pages).

(20) Article « Les médecins de Rollinat » du Dr Christian Moreau publié dans le Bulletin de la Société « Les amis de Maurice Rollinat » n°52 – Année 2013, pages 3 à 14.

(21) Docteur Paul Sollier (1861-1933), article « La démorphinisation et le traitement rationnel de la morphinomanie », paru dans La Semaine médicale du 31 mars 1894, pages 146 à 152.

(22) Le Docteur Gaston Humbert né le 3 octobre 1845 à Paris, est professeur agrégé à la Faculté de médecine de Paris, chirurgien des hôpitaux en dermato-vénéréologie. Il est l’ami de Jeanne Pouettre, la sœur de Cécile.

(23) Article « Maurice Rollinat jugé par un intime » paru dans L’Éclair du 28 octobre 1903, page 1.

(24) Joseph Pierre, page 47 de Le vrai ROLLINAT – Revue de la Presse, Librairie Léon Vanier, éditeur, Paris, 1904, 63 pages.

(25) Carcinome : « Cancer, ou, selon d’autres, tumeur qui se montre au début de cette affection » (Grand dictionnaire universel du XIXe siècle par M. Pierre Larousse, Tome troisième, Librairie classique Larousse et Boyer, Paris, 1867, 1175 pages).